Prélude
La convoitise, l'envie, le désir de posséder quelque chose qui vous plait, ce désir qui lentement vous consume de l'intérieur, dévorant vos entrailles ne vous laissant petit à petit qu'avec ce sentiment de vide et une rancune naissante envers les bénéficiaires de l'objet de vos désirs...
Longtemps cette malédiction fut le fardeau de notre jeune fille, longtemps elle a vécu dans cette haine sans réel fondement, longtemps elle a convoité la liberté d'autrui ; cette liberté dont ils jouissaient sans réellement se rendre compte de son importance, en disposant comme d'un acquis et non comme la bénédiction qu'elle était... mais finalement, ceci avait-il une véritable importance ? Cette dite liberté ? Comme cette vie qu'elle venait de prendre, sous son regard cynique, un sourire machiavélique sur les lèvres, Tomoko observait son œuvre. Mort dans sa couche un ninja s'était fait arraché son souffle de vie. Jamais il n'aurait cru que sa nuque brisée aurait été le prix d'une éventuelle nuit de plaisir interdit... Quittant sa victime à contrecœur, la jeune Uchiha arracha son regard couleur nuit au masque de la mort et se dirigea vers les effets personnels de celui-ci.
Quelque temps plus tard, dissimulée derrière l'apparence trompeuse de vêtements d'SDF, notre kunoichi s'en allait le tanto de sa victime en main, mais aussi une photo sur laquelle on pouvait voir une famille heureuse... Heureuse ... mais pour combien de temps ? Malgré son camouflage miteux, les miroirs de son âme ne purent s'empêcher de s'illuminer ; ce torrent de sentiments qui encore et toujours la tourmentait avait encore une fois sorti de leurs sommeils ces perles écarlates qui luisaient de haine et de soif de sang... Uchiha Tomoko empruntait la route qui la conduisait chez ses nouvelles victimes... une femme et un nourrisson.
Chapitre 0 : Un ignoble larcin
Plusieurs années en arrière. Cela allait bientôt faire un demi-siècle que la guerre contre l'Akatsuki et ses différents revenants s'était terminée sur une paix durable. Une paix et une prospérité telle que tout village shinobi y trouvait son compte. Enfin étaient fini les jours ou l'on doutait de son voisinage, enfin s'étaient achevés les doutes et les suspicions ; pendant cette quarantaine d'années et des poussières, tous connurent ce sentiment de paix et convivialité que leur offrait ce monde délesté d'un de ses plus grands maux... l'organisation de la lune rouge.
Mais ... cette vie idyllique était-elle vraiment le partage de tous ? Bien entendu les plus aguerris et anciens combattants ne se demandaient qu'une chose ... combien de temps allait durer cette utopie ? Car eux le savaient ... la nature humaine allait bientôt revenir au galop et avec elle le désir d'avoir encore et toujours plus ... quitte à en blesser autrui.
C'est de ces sentiments obscurs qu'étaient nés des petits groupes d'insurgés, masquant leurs actes derrière des petits larcins, se faisant passer pour de simples brigands ou voleurs. Ceci était leur couverture pour assassiner ou kidnapper leur cible en maquillant ceci en un larcin ou une prise d'otage ayant mal tourné.
Certain de leurs éléments jouaient d'ailleurs le rôle d'infiltrés dans les différents villages Shinobis, et venant de konoha, un de leurs agents venait de leur faire parvenir un message des lus intéressant ; une de leurs cibles principales venait d'être atteinte ...
Cet agent était une jeune dame, vivant dans l'enceinte de konoha depuis plusieurs années déjà. Célibataire endurcie bien que charmante, celle-ci vivait de son travail d'infirmière pour personnes mentalement déficientes. Des années durant, elle avait porté sur ses épaules le lourd fardeau de la responsabilité de la vie d'autres êtres humains. Apprenant au fil du temps comment traiter avec ses patients et comment interagir de sorte qu'ils vivent en toute quiétude selon les règles de l'établissement psychiatrique.
Imaginez sa surprise lorsque fut amené dans son établissement cet homme-ci respecté ? Un éventail rouge et blanc était représenté comme symbole de clan derrière son kimono noir. Un Uchiha et pas des moindres venait de faire son entrée en tant que pensionnaire en son établissement, son esprit n'avait supporté la perte de sa femme et dans le chagrin il s'était noyé... bien entendu en tant qu'homme respectable et réputé, ses frères qui l'avaient envoyé sommèrent au directeur de la bâtisse de lui fournir les meilleurs soins possibles...
Ainsi, quelques mois après l'arrivée de ce spécimen notre Infirmière infiltrée s'était arrangée pour devenir son aide personnelle. Qui de mieux que la jeune femme promise au post d'infirmière en chef pouvait s'occuper d'un patient d'une telle caste ? Quelques années s'étaient écoulées et le mal était déjà fait. En ce monde de shinobi où la force d'une armée était représentée par ses membres dotés de capacités héréditaires, comment pouvait-on dérober à un pays ces forces dont ils étaient ci fiers ? Voler un enfant ? C’était une solution, mais celle-ci se révélait être beaucoup trop voyante et apte à faire naitre les soupçons ... Mais qu'en était-il de dérober une moitié de cette progéniture qui jamais ne connaitrait son père et que jamais son père ne verrait ?
Puis vint le temps où notre infirmière prenait un congé maladie, s'était arrivé ci rarement au cours de sa carrière qu'elle n'eut aucun mal à l'obtenir, ceci, comme le droit de se retirer quelque temps sur sa terre natale pour y voir ses soi-disant parents. Le lendemain matin, réveillée par des nausées, notre agent dormant reprenait du service, faisant sommairement un petit baluchon, elle sortait du village, main sur le ventre, chantonnant un petit air à l'enfant grandissant en son sein.
Chapitre 1 : Ainsi naquit une arme
Projeté contre un mur de la pièce crasseuse, le corps de l'enfant s'y écrasa violemment. Sous la violence du choc, le corps frêle de la jeune fille n'avait pas assez de force pour lever la voix et hurler sa peine. Une gerbe de sang avait été la réponse à cette violence démesurée.
Des aillons pour tout vêtement, de longs cheveux noirs en bataille, gras et crasseux pour un corps assez maigre, notre gamine du haut de ses huit ans subissait avec peine un entrainement draconien. D'autres gamins l'accompagnaient dans cette sinécure, mais pour une raison qu'elle ne comprenait pas, elle était traitée bien plus durement que les autres. Se relevant difficilement, le souffle court et les jambes flageolantes, elle leva un regard plein de haine vers son tortionnaire et se remit engarde. Le tuer ? Non, elle savait que c’était bien au dessus de ses forces, mais si seulement, elle parvenait à l'entailler, de manière assez profonde pour qu'il en saigne comme un animal écorché, ceci lui suffirait. Fronçant le regard, en poussant un cri Tomoko chargeait de plus belle.
Les yeux de notre protagoniste se rouvrirent lentement sur une salle sensiblement délabrée, à peine aménagée pour qu'elle paraisse vivable. Telle était leur pseudo infirmerie, des bandages et sparadraps ça et là, Tomoko chan avait reçu les premiers soins et s'éveillait de plus une fois après avoir été tabassée pour son manque d'efficacité...
Jetant un rapide coup d'œil autour d'elle, la jeune fille se rendit compte une fois qu'elle n'était pas seule. Plusieurs de ses camarades, filles comme garçons gémissaient de douleurs. Ainsi, était leur vie, ainsi était leur entrainement .... Ainsi était leur pénitence pour être nées en ce monde... Rares étaient ceux qui venaient de familles, les enfants qui n'avaient pas été conçus par les fausses mères de cette organisation ne pouvaient qu'envier ceux qui avaient perdu la leur... Quelques-uns avaient été arrachés à leur famille, et leurs parents aimants décimés sous leurs yeux impuissants. Ils faisaient d'ailleurs exprès de permettre à ceux nés dans cette violence d'entendre les histoires des autres ayant gouté à ce drôle de sentiment qu'était la liberté. Ça ne les rendait que plus ardus à leur tache de convoiter cette chimère qu'ils leur promettaient. Toute fois ... leurs efforts n'étaient récompensés que par la douleur des coups et la violence du fouet. Et malheur à ceux ou celles qui s'arrêtaient d'avancer ou de faire des efforts ... car pas plus tard que le jour même où ils clamaient leur décision d'arrêter, finissaient littéralement dans la gamelle des molosses qu'utilisaient les seules personnes qu'elle ouvrait réellement appelé " parents " pour pister, trouver et tuer leurs cibles. Qui souhaiterait une fin aussi ... dégradante ?
Depuis qu'elle apprenait à s'exprimer, le son et la brûlure de cinglantes claques l'accompagnaient. Ne serait-ce que pour qu'elle apprenne à parler ou même à marcher et courir correctement, la douleur et les insultes furent les fils conducteurs de son existence... Fronçant le regard, serrant le poing notre jeune ninja faisait le compte de ses échecs, se promettant que ceci ne se passerait point de la sorte lors de leur prochaine évaluation...
Chapitre 2 : L'éveil
Au sol, la respiration haletante observant le plafond avec un mélange de sentiment incongru tourmentant la jeune fille Tomoko reprenait son souffle. Maintenant qu'elle approchait les neufs ans, comme quelque autre jeunes gens qu'elle avait vu évoluer de la sorte avant qu'elle-même ne commence ces entrainements draconiens, elle était en âge pour que leur pseudo mentor passe avec elle au niveau supérieur. Ceci dit, pour elle cette difficulté avait commencé quelques années plutôt ; ils attendaient généralement la semaine suivant le dixième anniversaire de leur soldat en formation pour passer aux choses sérieuses. Elle était poussée avec plus de férocité que les autres, plus maltraitée, plus humiliée, plus insultée ; ceci dit la combattante aux cheveux noirs et aux yeux ébène évitait de demander le pourquoi de ceci, craignant que cela ne retombe sur ceux qui risquait de recevoir de plus importants sévices. Mais à contrario cela ne suscitait en elle que plus de ressentiments malgré son jeune âge...
Entaillée en plusieurs endroits de son corps, la jeune fille se redressa avec difficulté, quittant les flaques de sang dans lesquelles elle marinait. Fusillant du regard l'homme qui encore et toujours lui souriait avec un certain sadisme, notre unité en formation serra les dents, et souleva fermement son bras valide armé d'un tanto, laissant pendre l'autre en toisant sa cible.
Incessamment, continuèrent les tirades, incessamment continuèrent les insultes, incessamment continuèrent de pleuvoir les coups et lorsque celui-ci les voulait bien les entailles et incessamment ... gonflaient en le cœur meurtri de cette enfant le désir de leur faire saigner, le désir de le blesser et pouvoir enfin lui rendre ce sourire narquois avec laquelle il la provoquait depuis trop longtemps déjà. Finalement, sa mentalité changea en ce jour, tomoko atteignait ses limites en terme de stabilité ; pourquoi simplement lui rendre la monnaie de sa pièce ? Pourquoi ne pas tout bonnement l'occire. Serte ce n'était pas la première fois qu'elle y pensait ; mais pour cette fois s'était belle et bien avec le désir de tuer qu'elle chargeait de nouveau, esquivant de justesse le coup de genou qui l'accueillait, lui vint bien plus clairement la feinte de coup de poing qui se transforma en coup de coude visant sa nuque.
L'attaque ainsi lue devint sa force, levant sa main armée dans un geste défensif, interceptant l'attaque qui s'arrêta net via la pointe de sa lame, la jeune enfant perçut la surprise dans le regard de son maitre et put enfin lui retourne ce sourire lorsque sa lame tranchait l'abdomen musclé du dit homme. C’était suffisamment profond pour qu'une belle gerbe de sang s'en échappe, mais pas assez pour que ne s'échappes ses viscères. Le temps qu'elle se retourne pour correctement lui refaire face, ses yeux virent venir une baffe monumentale, cependant... son corps affaiblit n'eut le temps de réagir. Le temps que la gamine ne comprenne ce qui lui arrivait, ce la jeune uchiha avait prit pour une baffe devint une simple prise. Tenant la jeune fille par la tête, il la leva à bout de bras avant d'approcher son visage pour mieux plonger son regard dans le sien une fois qu'il l'eu désarmée comme si de rien était. De là, un nouveau sourire balafra le visage du shinobi ; dans le regard de la jeune fille non seulement il y descellait le saki qu'il cherchait à développer depuis, mais enfin s'était éveillé l'un de leurs principaux atouts, une pupille rouge accompagnée d'une virgule dans chaque œil fixait avec une hargne sans précédent l'homme tenant la fillette en haillons.
- Boss ... elle à pris son temps, mais elle s'est enfin éveillée ... Fit-il en lâchant la jeune fille qui comme une poupée de chiffon s'affala sur le sol, avant de se remettre difficilement en garde. Une main sur le ventre, l'homme s'éloigna, laissant la place à une personne plus haut gradée et encore plus sévère en cette organisation....
Chapitre 3 : Une cage de chaire et de sang
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Un peu plus de cinq années, s'étaient écoulées, balayant pas mal de choses sur leur passage et permettant à de drôles de fleurs d'éclore. Tomoko était maintenant une adolescente à part entière, vivant au fils des missions qui lui était attribuées, son héritage dit maudis avait bien évolué entre temps, passant le cap de la seconde virgule, un oeil portait déjà la troisième ; le second lui était un peu à la traine avec ses deux Tomoes, mais n'empêchait pas pour autant notre assassin de menée ses missions à bien.
En quoi portaient-elles ? Traque et assassina, aussi simplement que ceci. Uchiha Tomoko trainait derrière elle un nombre de cadavres de plus en plus conséquent. Il y avait déjà deux à trois années de cela qu'elle avait arrêté de les compter. La jeune fille avait carte blanche pour agir, mais était conditionnée à une règle n'entrainant que plus de morts. Il ne devait point y avoir de témoins et la capacité de ses yeux qui avait été dénommé Sharingan ne devait être connue d'absolument personne ... de vivant.
Ses conditions de vie avaient drastiquement changé au fil du temps, son apprenant avait été changé, son style de combat avait été défini, ses techniques avaient été créés, modifiées et optimisées tout du long pour parfaire son art et la mettre le plus alaise possible avec les taches qu'elle devait accomplir. Encore et toujours son existence était rapportée à celle d'une simple arme plus ou moins intéressante.
Maintenant qu'elle avait tant de liberté, maintenant qu'enfin elle voyait la lumière du jour et partait souvent en mission prendre la vie à ces personnes réfractaires sur leur payement, ou des cibles de l'organisation, pourquoi ne fuyait-elle pas ? Elle n'avait rien à gagner à continuer pareil vie, hormis voir grandir d'autre enfant comme elle en ce centre de formation de dégénérer créant des armes vivantes pures les propres intérêts ... alors pourquoi diable revenait-elle à leur coté au minimum une fois chaque deux jours .... C'était bien simple, un fuin placé autour de son cou à la manière d'un tatouage stylisé était sa nouvelle geôle.
Ce sceau à plus d'une fois l'Uchiha l'avait vu s'activer, scellant littéralement le sort de leur ôte. Elle n'y connaissait pas grand-chose, mais savait que c’était l'inscription d'un sceau explosif et de ses différentes protections ; combien de têtes avait-elle vues voler jusque-là ...? Leur vie était régie par le groupe décisionnaire de cette branche de l'organisation, tous avaient le pouvoir de vie ou de mort sur eux...
La terreur de cette cage commençait après le premier jour d'absence, si celle-ci ne recevait pas le chakra d'un de leurs créateurs, les sceaux émettaient quelques minutes durant une étouffante chaleur au tour du cou de leur victime, comme un coup de semonce, rappelant à celle-ci que dans 24h si rien n’était fait, ils mourraient décapités ...malléable selon leurs souhaits, ceci modifiait le temps requis pour que le sceau s'active fonctions des missions sur lesquelles étaient envoyés leurs agents. Les plus libres était ceux qui partaient en mission d'infiltrations, eux avait deux semaines à un moi avant de revenir actualiser leur temps de liberté ... seulement si jamais ils tentaient de forcer le trait de leur geôle de mana ... celle-ci passait d'enclot à bourreau, guillotinant sans pitié aucunes les pauvres fous s'étant essayé à lui échapper.
En brave soldate, la fuite n'était pas une option qu'aurait pu envisager notre Uchiha, ayant été formaté ainsi, percevoir la terreur dans le regard de ses victimes à l'approche de la mort, ou la simple stupeur marquant leur faciès lorsqu'ils percevaient ses yeux écarlates était au fil du temps devenue pour elle une véritable source de plaisir. Elle ne s'en lassait pas et effectuait ses missions avec toujours plus d'ardeur ne serait-ce que pour d'avantage s'en délecter...
Cris, pleurs et hurlements, expressions figées ou supplications pour implorer une vie déjà en fin de cycle : Tel était le quotidien de notre assassine qui, suivant le dicton du forgeron devait meilleur en son art au fils des victimes, ses exécutions étaient de plus en plus propres, certain paraissaient comme de vulgaires accidents, tandis que d'autres ne laissaient place qu'à un bain de sang. Ceci dit ... Tomoko avait beau tirer sa joie de la douleur et de la peine d'autrui, elle n'en était pas moins curieuse sur des sentiments qu'elle ne connaissait que de nom. Bonheur, bien-être, amour, amitié ... En tant que fille intelligente elle connaissait leur signification et comprenait plus ou moins leur portée ... mais ne parvenait point à les ressentir ... pourquoi ? Elle l'ignorait, comment y arriver ? Cela lui restait mystérieux, comment faisaient ces gens autour d'elle lorsqu'elle était en infiltration dans un hameau ou un groupe de voyageur ...? Encore une interrogation qui ne trouvait point de réponse...
Ces questions la tourmentaient, cette incompréhension l'amenait à douter, dans le doute elle les désirait, et en ce désir qui n'était point satisfait était née à leur égard une sombre et profonde jalousie, ne clamant que plus de sang encore à cette soif grandissante...
Chapitre 4 : Liberté .... Quelle est cette lubie ?
Aussi divers que l'étaient les étoiles, les cibles de Tomoko n'étaient jamais au grand jamais du même type. Il pouvait s'agit d'un ninja, d'un samurai ou même d'un civil, la plus difficile qui lui avait été donné d'exécuter jusqu'à l'heure actuelle avait été l'assassina d'un des gardes personnels d'un Daimyô. Encore heureux sa cible n'était point le grand seigneur en lui-même, mais un de ses proches. Après ça avait du sens, qui allait s'attaquer à une personne chargée de la sécurité d'une autre ? Personne ne se souciait de ce genre de chaire à canon, personne ... sauf ceux qui fomentait un plan pour le remplacer et ainsi créer une brèche dans une sécurité sensiblement renforcée.
Trêve de regards vers le passé. La diversité de ses cibles, la dangerosité de ses missions, le nombre de cadavres empilés à ses pieds, tout ceci ne représentait depuis très longtemps déjà plus rien pour l'assassin au regard écarlate. Tous ces morts ne représentaient rien de plus que son travail, toutes ces vies gâchées, hommes, femmes, enfants n'étaient rien d'autre que de faibles murmures ne parvenant même pas à effleurer son cœur.
Pour une personne n'ayant connu toute sa vie que la violence et de fébriles récompenses en guise de félicitations, notre adolescente grandissait en étant de plus en plus fermée sur elle-même. Elle n'adressait même pas la parole à ceux qui comme elle vivait le même cauchemar, évitant de " s'attacher " à ce qui pouvait éventuellement devenir une cible.
Rien ne semblait en voie de changer ceci, rien .... Jusqu'à ce que lui soit confié à elle et un véritable escadron l'élimination d'une personnalité se faisant de plus en plus remarquer en le monde Shinobi : le Shodaime Hokage...
[...]
Rare, très rare lui paraissait cette sensation, celle-là même liée à un sentiment d'impuissance ci écrasant qu'il en était difficile de respirer. Le souffle court, un œil fermé, inondé de sang, Tomoko tenait fermement son arme, aucun de ses camarades n'avaient fait le poids et visiblement, malgré ses yeux elle ne faisait pas exception. Trop gros, beaucoup trop gros était ce poisson pour les petits pêcheurs qu'ils étaient. Mais comme le lui avaient appris ses entrainements, l'abandon n'était pas une option.
Dans l'affrontement, la kunoichi n'avait pu s'empêcher de suivre le regard de l'homme avec une flamme sur la tête. Celui-ci s'était l'espace d'un instant focalisé sur son cou puis sur celui de tous ses agresseurs avant de reprendre avec plus dé sérieux. Aucun coup létal n'avait été porté jusqu'alors. Tous ceux qui étaient tombés n'étaient qu'inconscients. Un peu plus longtemps continua l'affrontement entre la jeune fille et l'homme de feu, pas mal d'attaques portées pour tester l'opposant, certaine faites pour limiter l'autre, d'autre pour feinter et désarçonner le jugement de leur vis à vis. S'était devenu un pseudo duel d'usure qui mena bien vite la gamine à l'épuisement total de ses forces et réserves de chakra ...
Dans une certaine nostalgie ses yeux se rouvrirent sur un plafond qu'elle ne connaissait point. Cette nostalgie s'apparentait en les lieux eux-mêmes, une infirmerie; ceci dit loin de ce qu'était celle de son ancienne vie. Avec une certaine stupeur elle y retrouva ceux qui avaient été mandatés pour prendre la vie du dirigeant du pays du feu, tous ...en vie, se réjouissant d'être débarrassé d'un fardeau ... en y prêtant plus d'attention, l'Uchiha remarquait enfin, l'absence de sceaux aux cous de tous ses " compagnons " d'armes.
Ils étaient peut-être enchainés à leurs lits, certains avec plus de précautions que d'autres, mais il était certain que malgré leurs entraves présentes, Tomoko pouvait lire sur leur visage un de ces sentiments qui lui échappait : du soulagement. Un peu plus tard dans la journée, s'était leur cible qui leur rendait visite sur leur lit blanc. Il les avait libérés de l'emprise qu'avait leur organisation sur eux et ne demandait que peu de choses à tous ces enfants soldats ; mettre leurs services d'assassins entre les mains des forces de son village sous l'autorité de Shinobis en particulier. Aucun ne refusèrent, aucun à l'exception de Tomoko qui indécise était restée silencieuse, s'était là... toute sa vie que l'on l'arrachait. Contrairement aux autres elle n'avait rien connu d'autre que l'organisation à laquelle on l'arrachait... l'adolescente ne savait créer de lien, ne savait parler à autrui, ne savait créer ou même entretenir de relation sociale, tuer avait été son seul but. Elle avait été élevée dans ce seul et unique sens et avait toujours été interdite de converser avec les autres enfants...
« Une personne qui n'a jamais commis d'erreurs, ou qui n'essaie point d'avancer de ses propres myens n'a jamais tenté d'innover »
Tels furent les mots qui l'amenèrent à se remettre en question ... tels furent les mots qui l'amenèrent à s'essayer à cette vie nouvelle. Une vie ... pour le moins singulière s'offrait à notre kunoichi aux yeux de sang de son entrée à konoha jusqu'au jour d'aujourd'hui, soit un peu plus d'une année entière... une nouvelle personne ... ou personalité en était née.