« Les gens heureux n’ont pas besoin de se presser.»

Plus d’ardentes lueurs sur le ciel alourdi, qui semblait tristement rêver. Les arbres, sans mouvement, mettaient dans le loin une dentelle grisâtre. Dans cet air flottaient les apaisements, les résignations et les inquiétudes. Du sol consterné montait une rumeur étrange, quelque peu surhumaine. Cabalistique langage entendu uniquement par les âmes attentives. Perché dans l’une des branches d’arbre de cerisier séculaire, le futur monarque du clan de l’éventail se situait face à un large étang, habillé d’un kimono d’une blancheur candide, observant  cette flaque tout aussi limpide que son esprit.

Il voyait le vitrail de son âme démultipliée par son être, miroir psychique de son amoralité dorée, était-il condamné à sombrer comme ses aïeuls aux regards plus sombres encore que la nuit ? Yawata sonnait comme une histoire virginale et redondante, cornaquée par l’opulence des sens. Sur la surface de ces eaux cristallines, son passé se dessinait et prenait une forme mosaïque et surréaliste, enluminé par la brume lactescente environnante.

Trempant avec délicatesse la pointe de son pinceau fabriqué à partir de poils de loups dans son encrier de chine,  ce redoutable shinobi laissait place à un artiste aux multiples talents, écrivain, peintre et musicien à ses heures perdues, il entamait la représentation picturale de cette nature immaculée sur sa fine toile. Papillons frivoles, qui de fleurs en fleurs volaient tel une page galante. Lotus sacré à l’odorant olympe flottant sur cette surface diaphane, vastes amphithéâtres illuminés par le clignotement des lucioles féeriques, ornementés par les croassements des corbeaux couronnés et la présence de libellules coites.  

Son œuvre achevée au bout de plusieurs heures, faciès apaisé, l’Uchiha rangea ses outils artisanaux après avoir laissé le tissu séché quelques instants avant de laisser ce panorama d’une beauté extraordinaire, reflet de l’époque dans laquelle il vivait paisiblement.

Retour dans le domaine du clan, et plus particulièrement chez soi, dans son appartement fraichement acquis. L’espion avait quitté le cocon familial depuis l’an dernier déjà, autonome depuis son plus jeune âge. Se connectant au réseau militaire à partir d’une technologie moderne, inspectant ses diverses lettres électroniques, publicités mensongères sur des armements shinobi et autres. Un mail en particulier attisa sa curiosité parmi ce nombre incalculable d’objets reçut, un message d’Hyûga Myôjou, frère cadet de son charismatique professeur. Il y était inscrit qu’un rendez-vous aurait lieu entre les deux hommes sur le terrain d’entrainement numéro cinquante-trois, à dix heure trente. L’œil blanc désirait donc faire face à son homologue aux iris rougeâtre. Qu’il en soit ainsi.

Réveil agréable, préparation optimal et minutieuse. Dix heures, c’était à cet instant qu’il sortit de son habitation pour enfin parvenir sur les lieux une quinzaine de minutes plus tard. Revêtant une tenue de combat des plus traditionnelles et ancestrale, portant en tant que couvre-chef un ‘sugegasa’, chapeau de bois de forme conique camouflant la majeur partie de son visage, une tunique parsemé de tissus partiellement déchirés, en clair, Yawata était fin prêt à démontrer à son opposant la force de celui qui était sans aucun doute, compté parmi les guerriers les plus doués de cette nouvelle génération.  

« Sashiburi desu, Myôjou-san.  » Disait-il l'air placide comme à son habitude.

Le Jûnin relevait lentement son chapeau tandis que son regard, ses yeux couleur anthracite étaient plongés dans ceux de son interlocuteur visiblement enjoué. Quelle était le programme que le frère de Raytôku avait-il bien concocté pour le disciple de son cadet ? Sous cette brise matinale, la majestueuse chevelure de Yawata virevoltait au gré des courants pour le moins glaciale s’invitant parmi les deux shinobi d’élite. Le demi-Sarutobi ferma doucement ses paupières, avant de s’armer également d’objets métalliques et tranchant dans le creux de ses doigts, paré à faire parler la poudre.

Intrigué par l’individu qui se tenait devant sa personne, il se posait des questions quant à la force de ce dernier, il était sans conteste, que Myôjou-san dégageait plus de prestance que son grand frère et semblait à première vue plus impressionnant et dangereux. Le manieur d’armes positionné à environs huit mètres de son collègue patientait sagement, prêt à toute offensive pouvant éventuellement survenir de la part de l’héritier du Jûken.

Citation :

Résumé : Yawata yeux fermés s'arme de kunai & shuriken entre l'extrémité des doigts de ses deux mains, se tenant prêt à toute offensive pouvant provenir de ta part. Il est à environ 8 mètres de ta position.

« Il est plus facile de déplacer un fleuve que de changer son caractère.»

L’astre au zénith flamboyait dans les cieux comme à son paroxysme. L’azur immaculé, profond et radieux, posait sur l’horizon sa coupole sereine, cette voûte céleste où siégeaient les dieux, esprits des cieux épiant du haut des cumulus un spectacle s’annonçant comme étant des plus attrayants. Ce chenal où au loin passait, lentement un flux liquide et transparent perpétuel. On pouvait distinguer la sonorité du cours d’eau ruisselant sur la brune arène où se tenaient deux hommes enivrés. Même la forêt qui les entourait se hâtait, étageant ses hêtres et ses chênes, invitant sa faune à admirer les héritiers de ces deux pouvoirs oculaires si singulier et pourtant si lier dans leur dangerosité, se confronter.

La fraîcheur de la brise matinale s’invitait alors, soulevant poussières et brindilles, faisant virevolter ce qu’on pouvait entrevoir de la gracieuse chevelure noirâtre de l’Uchiha, s’agitant avec une certaine légèreté à travers son couvre-chef conique et de bois.

Le patriarche juvénile du clan de l’éventail adoptait une attitude toujours aussi taciturne, quelque peu silencieuse face aux propos élogieux de son supérieur hiérarchique. Sa modestie le contraignait à ne pas répondre directement mais il affichait néanmoins un sourire sur le coin des lèvres en guise de remerciement. Ses paupières s’entrebâillèrent délicatement, ses mains bandées de tissus étaient continuellement armées entre l’extrémité de ses doigts, armes miniatures et métalliques, cela ne s’apparaissait pas directement sur son faciès impavide, cependant, l’adrénaline était de mise.

Hyûga Myôjou, sa dénomination à elle seule retentissait comme un roulement de tambours dans son esprit, le ‘ Genkaku nin’ était en effervescence rien qu’à l’idée de pouvoir se dresser face à la crème de l’élite du village caché de la feuille. Yawata s’était déjà confronter à son frère aîné Nara Raytoku, il y a de cela, de nombreuses années, et ce dernier rappelait sans cesse la supériorité de son cadet par rapport à ses propres capacités guerrières et intellectuelles. L’heure des vérités approchait à grand pas, et finissait par sonner telle la cloche d’une cathédrale dès l’instant où le shinobi expérimenté se mettait en condition afin d’assigner une éventuel première offensive.

Sur ses gardes, le prodigieux dirigeant du clan autrefois damné, analysait de ses fins yeux bridés, les moindres faits et gestes de son opposant qui préparait le début des hostilités. Fonçant à une allure si vive que la réalisation de signes incantatoires dans cette situation serait futile, sa vitesse était telle qu’il lui fallut moins de quelques petites secondes pour arriver face à son jeune homologue. Le corps animé d’aucun mouvement, sa garde totalement dépassé par la réactivité de l’œil blanc s’apprêtant à lui assigner un coup de poing douloureux au foie.

« Hayaï.. » Pensait-il en constatant la vitesse du géant.

Survînt alors, de multiples éclairs parcourant l’enveloppe corporelle de l’illusionniste, le crépitement bestial et sonore de l’électricité, cette défense qui venait de déjouer le premier assaut adverse avec brio, faisant d’une pierre deux coups en lui infligeant une forte décharge aux effets néfastes et paralytiques.

Profitant de la témérité de son capitaine d’équipe, pour restreindre sa liberté de mouvement. Instantanément après que la foudre parcourant son corps s’estompa et que Myôjou fut pris au dépourvut, Yawata fit un bond en arrière tout en effectuant rapidement une série de mudras, en plein air il expulsa hors de sa bouche une quantité modéré de flammes qu’il mêla à ses multiples armes tranchantes comme des lames de rasoirs, en les expédiant en direction de sa cible engourdie par le précédent jutsu. Les objets métalliques en plein vols, furent subitement enrobés d’une couche enflammée, se dirigeant diligemment sur le colosse. Une contre-attaque à bout portante qui avait pour but de pousser l’Hyûga à user de son pouvoir génétique pour limiter le cumule des damages lié aux enchaînements de son adversaire.

«  Myôjou-san… Misete iru. Montrez-moi le véritable pouvoir du clan Hyûga. » Susurrait-il en fixant la scène de ses yeux aux paupières à demi-ouvertes.

Atterrissant à quelques pas du ruisseau où se réfléchissait les vifs rayons lumineux de l'astre solaire, le meneur aux pupilles anthracite scrutait de son éternel air placide affiché à la manière d’un masque des forces spéciales, l’individu aux atouts physiques bien garnis. La fumée limpide et grisâtre engendrée par la technique ‘Katon’ reçut par son collègue décelait visiblement que cette dernière avait atteint la zone ciblée, mais avait-elle touchée de plein fouet ou ne serait-ce qu’effleurer le corps d’un Myôjou aux mouvements ralentit par l’aura Raïton précédente ?

Soit, la vitesse d’exécution du jônin d’âge mûr n’était en aucun cas à prendre à la légère, et il venait de le démontrer admirablement. Malgré sa physiologie imposante, celui-ci avait fait preuve d’une rapidité de mouvement impressionnante qui s’annonçait comme insoutenable voire, quasi impossible à suivre pour un œil humain ordinaire. L’apparition du célèbre dôjutsu rougeâtre n’allait pas tarder à faire son apparition dans de telles circonstances, néanmoins, Yawata n’en attendait pas moins de la part du chef de l’escouade ‘Spectre’.

HRP:

Techniques utilisées :