Il n’y a pas grand-chose à dire sur l’enfance de Murasaki. Elle fut plutôt heureuse à Iwakagure que ce soit au sein de sa famille ou son clan. Après la dernière grande guerre ninja une ère de paix et d’unité s’était installée. On avait même pensé, l’espace d’un instant, que les ninjas ne seraient plus nécessaires. Malgré tout, les Sakuretsu avaient gardé une cadence d’entrainement assez élevée à cause de l’instabilité de leur chakra. Pour éviter tout incident il était donc important pour eux de conserver un certain niveau. De plus, la possession de ce genre de technique faisait toujours des envieux, jaloux et autres. Il y avait donc eut quelques actes malveillants isolés. Rien d’insurmontable me direz-vous mais qui maintenant le clan à un certain niveau d’alerte. De plus certains à Iwagakure et dans d’autres grandes nations considéraient le clan Sakuretsu comme trop dangereux. Le clan avait déjà eu quelques soucis par le passé : assignation à résidence, surveillance, confinement, tentative d’assassinat, interdiction d’entrée sur le territoire etc. Les Sakuretsu comprenaient qu’il n’était pas rassurant de se promener à côté de bombes humaines mais ils n’en restaient pas moins des êtres vivant ayant des droits, celui d’être libre et surtout de vivre.
Les Sakuretsu son connu et reconnu en tant que ninja depuis des générations pour leurs capacités. La voie de Murasaki était donc déjà toute tracée. Cela n’était pas pour lui déplaire d’ailleurs. Son tempérament explosif faisait d’elle une jeune fille impulsive ayant besoin de se dépenser. Les combats et les entrainements étaient une très bonne manière pour la blonde de se défouler. Elle s’assagit un peu à la naissance de son frère, Nowaki, et devint un peu plus responsable… enfin plus responsable pour une gamine de douze ans… Murasaki prit son rôle de grande sœur très au sérieux, au plus grand bonheur de Kensei, son père et Ayase, sa mère mais pas pour celui de Nowaki. Le jeune garçon appréciait beaucoup sa sœur mais il la trouvait un peu… surprotectrice… :
« Tu as tes shurikens ? demanda très sérieusement la blonde, un cigare à la bouche.
-Oui Nee-chan, soupira Nowaki en réajustant son sac.
-Kunaï ? Continua l’ainée.
-Oui Nee-chan, souffla le jeune homme.
-Tu as bien mang…-NEE-CHAN JE VAIS JUSTE ATTRAPER UN FOUTU CHAT !!!! »
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Mais ce bonheur à Iwagakure n’était pas destiné à durer. En se complaisant dans l’état de paix et de prospérité qui s’était installé les Iwajins ne virent pas la menace qu’était Yuki No Kuni arriver. Ils ne furent pas non plus en mesure de les repousser. Murasaki venait d’avoir trente ans. Elle était passée Juunin il y a quelques années et commençait à se faire un nom dans le village. La blonde était tranquillement en train de manger en compagnie de sa famille quand les alarmes de la ville et du clan retentirent. Tous se rendirent à toute hâte au bureau du Tsuchikage. L’inquiétude se lisait sur tous les visages. Cela faisait plus de cinquante ans que l’on n’avait pas entendu retentir ces cloches. L’heure devait donc être grave. Quelques instants plus tard, le chef du pays de la Terre entra dans la salle. Les traits tirés sur son visage n’annonçaient rien de bon :
«Les ninjas de Yuki No Kuni viennent de franchir nos frontières en nombre. Ils avancent vite. Trop vite. Déclara avec inquiétude le Tsuchikage.
Nous sommes en guerre, continua –t-il solennellement. De nombreux murmure s’élevèrent dans la salle. S’en suivirent des cris d’indignation, de colère. Kurotsuchi leva la main pour réclamer le silence.
D’après non estimations ils arriveront d’ici peu au village. Nous allons lancer le plan d’évacuation. Les Genins se chargeront d’aider, faciliter l’évacuation et protéger les civils. Nous ajouterons à cela deux équipes de Chuunin et une de Juunin pour assurer la protection de ces personnes si certains Yukijins arrivaient à passer nos défenses. Les plus jeunes protestèrent, eux aussi voulaient se battre pour leur pays mais le Tsuchikage ne céda pas et les fit taire.
Je ne reviendrais pas sur cette décision. Continua-t-il.
La majore partie des troupes sera déployé sur le front. Veuillez être prêt dans la demi-heure. Vous vous présenterez à votre chef d’équipe qui vous assignera à vos postes. ROMPEZ ! » Murasaki était soulagée. Ayase, Nowaki et quelques autres jeunes du clan Sakuretsu avaient été désignés comme escorte pour les villageois. Les au revoir furent quelques peut déchirant mais bref. Leur temps étaient compté et chaque seconde avait son importance. La blonde retourna ensuite au bureau du Tsuchikage en compagnie d’une vingtaine de membres de son clan. Elle était étonnée de ne pas avoir été assignée en première ligne comme son père ou les autres. Kurotsuchi les attendaient dans son bureau, la mine grave :
«Ce que je vais vous dire ne doit pas sortir de ce bureau, commença-t-il. Les membres du clan Sakuretsu acquiescèrent en silence.
D’après les rapports de nos éclaireurs nous ne gagnerons pas… nous ne sommes pas préparés à ça, lâcha froidement le Tsuchikage. La mâchoire de la jeune femme se serra. Les regards des ninjas présents se firent noirs ou résignés voyant où le chef d’Iwagakure voulait en venir.
Tout ce que nous pouvons faire c’est ralentir leur avancée et leur infliger un maximum de dégâts. Le regard de Kurotsuchi se fit lourd. Il savait quels sacrifices il demandait de faire aux personnes présentes.
-Ningen no Bakudan, murmura Murasaki sachant pertinemment ce que cela signifiait.
-Oui... Je sais que je vous demande beaucoup. Cette technique ne doit être employée qu’en dernier recours mais malheureusement nous sommes à court de solutions. Vos objectifs seront d’infiltrer les lignes ennemies pour y faire un maximum de victimes. Réaliser une tenaille pour saper leur ligne de ravitaillement est également une priorité. Puis-je compter sur vous ?
-Aï ! » Firent tous les membres du clan avant de s’éclipser du bureau. Ils se répartirent en six équipes de trois. Dans chacune des équipes au moins un des membres maîtrisait Ningen no Bakudan. Ce dernier devait être protégé à tous prix jusqu’à l’accomplissement de leur objectif.
Quelques unités se trouvaient devant le bâtiment d’où venaient les Sakuretsu, dont celle de Kensei, le père de la blonde. Ce dernier regarda curieusement les membres du clan sortant du bâtiment avant qu’un éclair de compréhension ne le traverse en observant les mines résignées des membres de sa famille. Ce dernier voulut rejoindre sa fille mais un autre ninja le retint pendant que Murasaki disparaissait en lui lançant un dernier regard désolé.
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Cela faisait un moment maintenant que l’équipe de la blonde courrait dans un silence pesant. Leur but était d’atteindre la ligne d’approvisionnement de leur ennemi pour les obliger à reculer. Cela les forçait à faire de nombreux détour pour éviter les Yukijins et les zone de conflits. La réussite de leur mission était primordiale et leur discrétion essentielle. Jusqu’à maintenant ils ne s’étaient pas fait repérer mais leur traversée se faisait de plus en plus difficile. Le nombre d’ennemi présent sur leur chemin était proportionnel à leur avancée. Ils furent d’ailleurs complètement bloqués à un moment. Ce passage était totalement à découvert et sans diversion leurs chances de passer étaient mince. Soudainement une colonne de lumière s’éleva au loin. Il s’en suivit un bruit sourd, des tremblements et une énorme bourrasque déferla sur leur position. Les Iwajins, sachant pertinemment ce que signifiait cela, profitèrent de la confusion des ninjas de Yuki pour avancer.
C’est le cœur lourd qu’ils continuèrent leur mission. Mais ils étaient plus déterminés que jamais. Déjà une équipe avait accompli leur devoir et bientôt, cela serait leurs tours. Durant les heures qui suivirent ils virent deux nouvelles explosions se produire. Les sentiments qui en ressortaient étaient étranges ; une sorte de satisfaction mêlé à de l’espoir et de l’acceptation.
Malheureusement pour eux les ninjas de Yuki comprirent bien vites quels étaient les causes de ces explosions. Ils ne tardèrent d’ailleurs pas à repérer l’équipe de la kunoichi. Tout se passa très vite. Leur assaillant étaient très organisés et ne leur laissèrent pas le temps d’utiliser le Ningen No Bakudai. Sakuretsu Rai se sacrifia pour leur faire gagner un peu de temps mais ce ne fut pas assez. Alors que Murasaki, cachée dans un arbre, préparait sa prochaine technique quand un kunai explosif se planta à quelques centimètres d’elle. La jeune femme eut à peine de temps de se protéger le visage et de reculer que ce dernier détonna, l’envoyant ainsi valser contre un tronc à quelques mètres de là. Sa malchance la poursuivie car sa chute fut plutôt mauvaise ce qui lui fit perdre rapidement connaissance. Sakuretsu se réveilla quelques heures plus tard dans une cellule, seule.
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Les Yukijins n’avaient pas fait beaucoup de prisonniers mais les capacités spéciales des membres Sakuretsu justifiaient sa présence ici. Ils voulaient connaitre ses techniques, un moyen pour les stopper, les noms et les capacités des membres de son clan et s’ils avaient caché d’autres bombes ailleurs. Mais elle ne dit rien, pas un mot… jamais. Ils avaient eu beau utiliser tout leur arsenal elle ne leur révéla rien sur Iwa, son clan ou elle. Elle fut transférée dans différentes prisons et camps mais rien n’y fit.
On jeta une nouvelle fois la demoiselle dans sa cellule. La kunoichi ignorait depuis combien de temps elle était devenue résidente permanente de la prison des Yukijins: six mois, un an, deux ans ? Peut-être plus, peut-être moins. La notion du temps était abstraite et inutile ici. Il ne faisait jamais jour, aucun prisonnier ne sortait du bâtiment, les repas n’étaient pas à heure fixe et les « sorties » de la jeune femme se faisaient plutôt au gré de ses geôliers qu’à cause d’un planning précis. Sakuretsu avait compté les jours au début de son incarcération. Puis les semaines s’écoulèrent, les mois suivirent. Le temps rendu la chose de plus en plus difficile. Le froid, la faim, les tortures, la solitude, la maladie, tout un tas de facteurs qui la firent se perdre dans ses comptes. Murasaki tenta de bouger ses membres. Mais ces derniers ne semblèrent pas vouloir s’activer :
« Tch c’est pathétique, songea la blonde
- Encore couchée? Lâcha son compagnon de cellule.
-Urusai… Kaoru… » Articula-t-elle difficilement.
La kunoichi vous aurait bien décrit l’énergumène mais le fait est qu’elle n’avait jamais vu son visage. Leur cellule était dans un des coins les plus reculés de la prison, là où aucune lumière ne perçait. Tout ce que la shinobi connaissait de cet homme c’était sa voix, sa présence. Il était apparu un jour comme ça à son réveil. Murasaki soupçonnait les gardes de l’avoir emmené pendant qu’elle dormait ou durant une de ses périodes d’inconscience. Il ne lui avait jamais dit pourquoi il avait été incarcéré. En fait il ne parlait pratiquement jamais de lui. Mais au moins cela lui faisait une personne avec qui discuter. La blonde n’avait jamais été du genre bavard et encore moins avec des étranger dont elle ne savait rien. Mais là c’était une nécessité vitale. Un moyen efficace pour ne pas perdre la tête. Sakuretsu ne comptais plus le nombre de fois où cet abruti l’avait obligée à se lever, se nourrir. Il l’avait aussi soignée plusieurs fois. La kunoichi haïssait cet état de faiblesse. Elle haïssait cette pitié qu’avait l’autre abruti à son égard :
« Ce n’est pas très gentil de dire ça Mura-chan…-Arrête de m’appeler comme ça ! Lui cria-t-elle.
-C’est fou non? Il suffit de te titiller légèrement pour que tu te réveilles. » La shinobi soupira en tentant une nouvelle fois de se relever. Ses membres lui répondirent cette fois, mais elle ne parvint pas à se déplacer. Elle aurait bien aimé aller lui en coller une à ce Kaoru… Mais ça ne serait pas encore pour aujourd’hui. Murasaki ignorait comment ce type faisait pour lire dans ses pensées et réussir à la mettre autant en rogne. En tout cas il était passé maître en la matière en un laps de temps incroyablement court. La jeune femme sombra dans l’inconscience sur cette dernière pensée.
Sakuretsu se réveilla plus tard, sur sa couchette. Probablement l’œuvre de Kaoru. Elle lui en était reconnaissante. Mais la kunoichi était beaucoup trop fière pour le lui dire. Elle ne prit pas la peine d’ouvrir les yeux. Après tout, hormis le noir total il n’y avait rien à voir. Par contre elle tendit l’oreille. Une habitude qu’elle avait prise pour prendre conscience de son environnement. Si la prison lui avait apporté une seule chose c’était bien ça : une ouïe incroyablement fine. Elle écouta les battements de son cœur, la respiration de son partenaire d’infortune, l’eau tombant goute par goute sur le sol froids et humide, les gémissements venant des autres cellules, le crissement des chaines et des bruits de pas… :
« Ils sont trop rapide pour être ceux d’un garde. Nota Kaoru
-Je sais. Répondit platement la blonde en se mettant assise.
-Un prisonnier qui s’évade ? proposa son homologue.
-Non, ils sont plusieurs et organisés. Expliqua la kunoichi en se concentrant.
-Oh? Une extraction alors? Avec un peu de chance ce sera pour toi. Dit Kaoru avec ce que la blonde devina être un sourire.
-Tch…ne me fait pas espérer pour rien. Pesta la shinobi.
-L’espoir Mura-chan, c’est tout ce qu’il te reste ici-bas. La porte de la cellule s’ouvrit avec fracas. La lumière que portait l’homme sur son font éblouie Murasaki.
-Sakuretsu-san ? Nous sommes ici pour vous sortir de là. -C’est pas trop tôt. » Murasaki aurait pu être plus aimable certes mais elle n’était pas franchement de bonne humeur. Son corps entier la faisait souffrir et n’étant plus habituée à la lumière, cette dernière lui fichait un mal de crâne de tous les diables. La kunoichi essaya de se mettre debout mais échoua lamentablement. Le shinobi la rattrapa avant qu’elle ne s’effondre sur le sol :
« On doit se dépêcher, les renforts ne vont pas tarder à arriver. La blonde acquiesça.
-Kaoru ramène tes fesses ! ordonna la jeune femme alors qu’on la sortait de sa cellule.
-Qui ? -L’autre type dans la cellule. Répondis Murasaki comme si cela était une évidence.
-Il n’y a personne. Déclara l’autre shinobi.
-Qu… fit la kunoichi en se retournant. Maintenant que la pièce était illuminée elle put clairement voir qu’il n’y avait effectivement personne d’autre dans la pièce. La jeune femme ne comprit pas comment l’homme avait pu disparaitre de la cellule aussi soudainement.
-KYO ! Hurla un shinobi un peu plus loin.
-J’arrive. Désolé Sakuretsu-san mais nous manquons de temps. » Il assomma la blonde avant de la prendre sur son dos.
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Murasaki se réveilla quelques jours plus tard. La jeune femme se tendit immédiatement car l’environnement dans lequel elle s’éveillait ne lui était absolument pas familier. La blonde se redressa d’un coup sec, alerte, dans son lit en ouvrant les yeux. Grossière erreur. Elle dut les refermer instantanément. Il lui fallut quelques minutes pour s’habituer à la luminosité ambiante. Une fois que ce fut fait, elle se permit d’examiner la pièce. Une chambre toute simple avec quelques équipements médicaux. Murasaki fit un bref examen de sa personne. Ses blessures avaient été nettoyées et pansées. Elle aurait pu faire une analyse plus approfondie mais une autre chose, qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps, attira son attention : la porte fenêtre. Elle s’y dirigea lentement, hésitante. Comme si la konoichi craignait que tout ceci ne fut qu’un rêve et qu’elle risquait de se réveiller à tout moment. Sakuretsu finit par atteindre l’objet de ses désirs. Elle ouvrit d’un grand geste la porte et prit une énorme inspiration. De l’air. De la lumière. Pas celle oppressante et puante venue d’une bouche d’aération ou d’une vieille lampe clignotante. Non. La lumière du jour et de l’air frai venant de l’extérieur :
«Mura… entendit-elle murmurer derrière elle. Elle eut à peine le temps de se retourner qu’une masse fondit sur elle pour l’enlacer. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues. Elle était enfin à la maison.
-Papa, souffla la jeune femme. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes. Sans que l’un d’eux ne prononce un mot. Ce fut seulement quand les jambes de Murasaki cédèrent qu’ils brisèrent cette étreinte. Kensei aida sa fille à retourner dans son lit.
-Je suppose que tu as quelques questions? Demanda le shinobi. Ce dernier semblait avoir pris dix ans depuis leur dernière rencontre. Nous sommes actuellement à Kumogakure.
Suite à la destruction d’Iwa il y a près de deux ans les Kumojins se sont montrés suffisamment généreux pour nous accueillir. Le clan s’est reconstruit doucement ici. Il y a quelques mois nos espions nous annoncé que tu étais en vie et que tu serais transféré dans une prison moins sécurisée. Pensant que tout le monde te croyait morte personne ne tenterait de te libérer. Nous avons lancé une opération de sauvetage il y a trois mois de cela.-J’ai été inconsciente pendant trois mois ?! S’étonna la blonde.
-Selon les médecins c’était naturel et nécessaire à ta convalescence… vu dans l’état où tu avais été trouvé. Murasaki serra les poings et détourna le regard.
-Et Nowaki et maman ? Ils ne sont pas avec toi ? La mine de Kensei s’assombrit. Ne laissant présager rien de bon pour les minutes à venir. La kunoichi se tendit.
-Ils ne… ils n’ont pas survécu à l’attaque. Dit-il sombrement.
Ils protégeaient la retraite des villageois et… ils ont réussi mais ils ne s’en sont pas sorti… Je suis désolé. Continua-t-il en lui prenant la main. Murasaki dégagea vivement sa main.
-Sors… lâcha-t-elle froidement.
-Mura…, souffla son père.
-JE T’AI DIT DE SORTIR !» Hurla la shinobi. Sakuretsu comprenait que sa fille ait besoin de solitude et de temps pour digérer la nouvelle. Alors il n’insista pas et parti. En refermant la porte il entendit un cri de rage et de désespoir venant de la chambre.
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Il fallut de nombreux mois à Murasaki pour se remettre de son séjour en prison et encore plus pour revenir à son niveau d’avant. Durant ces mois de convalescence elle nourrit une rancune sévère envers les ninjas de Yuki. Dès qu’elle fut remise sur pieds elle enchaina les missions contre les nordiques. Elle n’alla jamais jusqu’à se faire exploser car un ninja mort n’accomplirait jamais sa vengeance. Mais elle participa activement à la lutte contre les yukijins. Elle devint rapidement le symbole de la faction vengeresse de son clan. Murasaki étant un ninja expérimenté, ayant participé et survécu à la guerre, possédant beaucoup de prestance et ayant été marqué par son séjour chez les Yukijins, les Sakuretsu avait vu en elle le porte étendard de leur vengeance. Drapeau qu’elle était fière de soulever.
Mais son père n’adhérait pas à cette vision du clan. Pour lui il avait trop perdu. Ils avaient tous trop souffert et devaient cesser cette folie. Il opta pour une vision beaucoup plus pacifiste du clan. Les Sakuretsu se divisèrent donc en deux factions. L’une avide de vengeance et l’autre, n’aspirant qu’à retrouver la paix et à se reconstruire.
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Les années passèrent sans que la soif de vengeance de Murasaki ne tarisse. Mais elle se rendit bien vite compte qu’elle devait ralentir le rythme et s’accorder un peu de temps pour elle pour conserver le peu de santé mental qui lui restait. Après un an de rythme soutenu à enchainer les missions et manager le clan, Kaoru avait fait son grand retour. Murasaki fut donc obligée de prendre du repos mais malgré cet arrêt forcé le jeune homme ne daigna pas la quitter. La blonde fit un peu plus attention à elle. Kaoru se montra donc moins envahissant mais continuait de la suivre comme son ombre. Sakuretsu recommença à discuter un peu avec lui, comme ils en avaient l’habitude en prison. La kunoichi ne savait pas si cela allait améliorer son état de parler avec le fruit de son imagination mais autre fois cela l’avait aidé. Alors pourquoi ne pas réitérer l’expérience ?
Murasaki s’affala dans l’herbe sur les hauts de Kumogakure. Elle n’était pas encore tout à fait familière avec les paysages montagneux et nuageux environnent mais commençait à les apprécier. Surtout pour la paix et la tranquillité qu’ils offraient. Elle s’alluma un cigare qu’elle fuma lentement, profitant du temps qui lui était accordé avant d’endosser de nouveau ses responsabilités :
« T’es pas censée penser au boulot pendant tes pauses, lâcha le brun à côté d’elle.
-Encore là ? Soupira la blonde en soufflant un peu de fumée.
-Toujours. » Répondit simplement Kaoru.
Un silence suivit cette dernière phrase. Ne pas penser au travail ni aux missions. La kunoichi pouffa. Il ne lui restait pas grand-chose à côté a par la clope et le saké. Peut-être une ou deux autres substances de temps à autres. Les termes aussi. Ça c’était ce qu’il y avait de meilleur. Se poser, seule dans des termes, une clope à la bouche et un verre de saké à la main. Il n’existait pas de meilleur moyen de se détendre… Quoi que, effrayer les petits nouveaux était également un de ses passe-temps favori. Elle ne faisait rien de bien méchant mais en général il suffisait qu’elle lance un regard glacial dans une classe de petit jeune pour avoir un résultat des plus amusants. En entrainement aussi c’était assez comique :
«Tu reparles boulot… Murasaki soupira tout en écrasant sa clope. Elle se servit ensuite un verre de saké qu’elle porta à ses lèvres en ignorant complètement le brun. Ce dernier la stoppa.
-Hey mais ça va pas ?! Grommela la kunoichi
-Quoi ? Tu te sers un verre mais rien pour les autres ?! Pesta Kaoru.
-Comme si tu pouvais le boire… souffla Sakurestu en lui servant une coupelle. A la grande surprise de la jeune femme, le brun prit la coupe qu’il vida cul-sec.
Ok en fait t’es juste là pour me pourrir la vie ET me vider mon saké ?!... Ce qui revient à me pourrir la vie soit dit en passant. Pesta Murasaki.
-Tu sais bien que non… murmura Kaoru en entament une autre coupelle.
Vu que les types de ton clan son pas foutu de te le rappeler fait bien que quelqu’un s’en charge. La shinobi fronça ses sourcils.
-Me rappeler quoi ?-Ce pourquoi les Sakuretsu se sont battu : vivre… Un léger sourire passa sur les lèvres de la kunoichi.
-Tch… Je suppose qu’on peut trinquer à ça.» Murasaki se releva quelques heures plus tard et redescendit au village. Elle croisa quelques membres de son clan qui s’inclinèrent sur son passage. Elle les salua d’un signe de tête. Elle ne passait pas inaperçue dans les rues de Kumogakure. Entre ses vêtements rouge et ses cicatrices la blonde dénotait toujours avec la foule qui l’entourait. On murmurait souvent sur son passage. Elle recevait régulièrement des signes d’approbations, les autres en général l’évitaient de par son look effrayant. Elle rentra dans l’enceinte de du clan Sakuretsu pour se diriger vers son bureau. Un bref coup d’œil derrière elle lui indiqua que Kaoru la suivait toujours. Elle lui sourit avant de poursuivre sa route. Elle s’arrêta devant son bureau. Souffla un grand coup avant d’ouvrir avec fracas la porte :
«Kyo au rapport ! » Ordonna-t-elle d’une voix ferme.