Yakara était entrain de se reposer après une mission fort éprouvante, si bien qu'il fut contraint de se coucher directement à son retour après avoir refermé la porte d'entrée de son appartement tel un ogre, réveillant probablement ses voisins de pallier. Notre héros était étendu sur son lit à plat ventre, perdu au pays des rêves quand soudain, un claquement retentit, lui faisant ouvrir un œil très légèrement. Ce même claquement allant crescendo provenait de dehors et plus précisément de sa fenêtre, quelqu'un y toquait frénétiquement comme pour lui annoncer quelque chose de très important, immanquable même. Suite à une lutte sans merci, le jeune Hôzuki parvint à s'extirper de son lit douillet pour se rendre à sa fenêtre tout en saisissant un kunai rangé soigneusement dans l'un des tiroirs de son bureau, en cas de menace bien que celui-ci en doutait fortement. Tirant la tenture d'un coup sec tout en bondissant d'un bon mètre en arrière, celui-ci aperçut un messager se tenant sur son appui de fenêtre avec dextérité, sortant alors un rouleau de sa poche intérieure. Dévoré par la curiosité et surtout après avoir été réveillé à cette heure-ci, le Kirijin ouvrit alors cette fenêtre pour laisser entrer le messager, s'exclamant alors que son hôte était convié à jouer à un jeu très spécial, un événement comme il en reste peu chers lecteurs.

Ce message était également pourvu d'une énigme dont la solution menait tout droit au point de rendez-vous car en effet, si notre ninja interprétait mal ces paroles, il se rendrait à un endroit erroné pour se voir disqualifié de cet événement, laissant ainsi l'opportunité à d'autres de s'amuser comme il aurait dû. Mais pas question de renoncer à cela, notre ami adorait jouer et c'était ce dont il aurait droit demain matin. La devinette était assez simple en soi, la réponse portait sur l'un des shinobis et si pas, le shinobi de la prophétie, celui-ci ayant remporté de lourdes batailles en compagnie de tous ses amis et qui plus est, le plus fort de tous les kages de son village. Trouver le lieu par soi-même était une difficulté dont Yakara jubilait, il trouvait cela diablement divertissant, prenant un malin plaisir à réfléchir et échafauder diverses théories, toutes bonnes à jeter quand un éclair de génie lui traversa littéralement l'esprit chers lecteurs. Le pont en l'honneur de cet énigmatique ninja, le jeune Hôzuki se rappela le franchir de nombreuses fois pour accéder au pays du feu, lors de ses nombreuses missions pour le compte du pays de l'eau.

Le messager partit aussi vite qu'il était venu, laissant ainsi le Jonin replonger dans ses rêves jusqu'au petit matin pour enfin se faire tirer de son sommeil réparateur par son réveil dans un brouhaha digne d'une fanfare. Après s'être douché rapidement, notre protagoniste s'habilla de façon très énergique, enfilant ainsi son gilet protecteur au même titre que son long manteau bleu aux couleurs du village, dépourvu de manches et au grand col. Sortant du quartier résidentiel en adoptant une bonne foulée, le Kirijin salua les gardiens de la porte d'un simple signe de main lorsqu'il passa devant eux pour ensuite poursuivre sa course droit devant lui, se dirigeant alors vers le célèbre pont Naruto. Certain que ce lieu serait le point de rendez-vous implicitement mentionné à travers l'énigme, notre shinobi favori songeait à ce qui allait bien pouvoir l'attendre une fois là-bas. Fonçant à travers la brume faisant office de bouclier permanent, le Jonin longea ensuite les plaines où la rosée du matin humidifia légèrement l'herbe qui devint tout à coup très glissante. Certains camelot dressaient l'inventaire de ce qu'il leur restait comme cargaison pour leur nouvelle journée de travail tout en fumant leur tabac à la pipe.

Après une bonne heure de traversée, Yakara emprunta alors un sentier balisé menant tout droit vers le pont où il supposait devoir se trouver pour la suite des opérations. Soudain, un léger vent vint heurter le visage de notre protagoniste, soulevant sa mèche de cheveux au passage pour bientôt laisser place à une légère bourrasque qui fit virevolter le bas de son manteau. Reprenant son souffle en adoptant une marche soutenue mais également réparatrice, celui-ci gagna enfin le pont Naruto, où il n'aperçut personne encore, peut-être s'était-il tout simplement trompé, ou bien notre ami arriva vraisemblablement le premier. Le vent se mit alors à souffler de plus en plus fort, donnant naissance à de légers remous sur l'eau très foncée de la rivière s'écoulant sous cette magnifique œuvre architecturale. S'adossant au muret de protection, le jeune Hôzuki patientait tout en se tenant sur ses gardes. Une personne notable pointerait bientôt le bout de son nez, il en était certain.